À quoi ressemblera l'homme de demain?

Depuis l'époque des australopithèques, nos premiers ancêtres, l'homme ne cesse de changer physiquement. Et, selon les scientifiques, il n'y a pas de raison pour que cela s'arrête. À quoi ressemblera l'être humain du futur? Il sera sûrement très différent de nous. Voici donc un portrait-robot du terrien de demain.
 

L'homme moderne est le résultat d'une évolution qui a séparé, il y a environ cinq millions d'années, notre espèces de celles des grands singes. Depuis, l'homme s'est redressé, il a perdu son pelage, et son cerveau a grossi. En fait, l'être humain a considérablement changé au cours des siècles. son histoire biologique est très courte en comparaison de celle des autres animaux, mais les scientifiques ont toutes les raisons de croire que son évolution se poursuivra. Voici comment ils voient l'homme dans quelques dizaines de milliers d'années.

Plus grand et moins costaud:

Lucy, le plus ancien australopithèque découvert jusqu'ici, vivait il y a trois millions d'années; elle mesurait environ 1 m (3 pi 3 po). Depuis lors, l'être humain n'a cessé de croître. Aujourd'hui, sa taille moyenne est de 1,75m (5 pi 9 po) pour les hommes et de 1,65m (5 pi 5 po) pour les femmes. Cette augmentation de la taille est en partie attribuable à une augmentation de l'alimentation et de l'hygiène, ainsi qu'aux nombreuses découvertes médicales. Mais jusqu'où l'homme grandira-t-il? Deviendra-t-il un géant? Selon les experts, c'est peu probable. Il existe, croient-ils, une limite physiologique à notre croissance. La plupart des scientifiques pensent que la taille moyenne de l'homme ne dépassera pas les 2 m (6 pi 6 po). Nous grandissons, c'est indéniable, mais notre poids ne s'accroît pas dans les mêmes proportions; la silhouette de l'humain sera donc de plus en plus longiligne. De plus, comme l'homme moderne est sédentaire et que ses muscles ont tendance à s'atrophier, il peut bien que ses descendants soient moins costauds que lui.

Une vie plus longue:

Au cours des siècles, l'espérance de vie de l'homme a considérablement augmenté, passant de 22 ans en l'an 1 à 76 en 1990. Pendant de nombreux siècles, elle a cependant peu varié, se situant autour de la trentaine. Depuis le début du XXe siècle, toutefois, elle s'est rapidement élevée, passant de 47 ans au début du siècle à 76 ans aujourd'hui. Cette croissance phénoménale est en majeure partie due aux progrès de la médecine. Mais quelle est donc la durée limite de la vie humaine? Elle se situe autour de 120 ans, affirment les spécialistes, bien qu'il existe déjà des exceptions, notamment la Française Jeanne Calment, qui a vécu jusqu'à l'âge de 122 ans! Ainsi, le terrien du futur pourrait bien vivre jusqu'à 120 ans, à moins que la médecine ne lui offre à ce moment-là les moyens de prolonger davantage sa vie..
Comme il est maintenant prouvé que certains gènes sont responsables du vieillissement des cellules, il suffirait donc de quelques modifications génétiques pour prolonger la vie. Mais quel avantage y aurait-il à rester un vieillard plus longtemps?

Un cerveau plus gros et amélioré:

Le cerveau de l'homme a triplé de volume depuis trois millions d'années, passant de 400 cm2 (24,4 po3) chez nos ancêtres les australopithèques à 1 300 cm2 (78 po3), en moyenne, chez l'homme moderne. Néanmoins, le cerveau a connu une croissance phénoménale surtout il y a environ un million d'années. En effet, un Homo erectus vivant il y a 900 000 ans était déjà pourvu d'un cerveau approximativement de la taille du nôtre, et celui-ci n'a presque pas grossi depuis. Pas de panique, toutefois! Le cerveau est certainement l'organe le plus sous-utilisé que nous possédions, les scientifiques affirment que nous nous servons d'à peine 10% de ses capacités. Si le cerveau prenait encore un peu de volume, ses fonctions pourraient vraiment s'améliorer.

Un visage plus plat et une tête plus arrondie:

Depuis que l'espèce humaine s'est détachée de toutes celles des grands singes, la face de l'homme n'a cessé de s'aplatir et de rapetisser, tandis que son front a pris de l'expansion et sa tête s'est arrondie. Selon les scientifiques, ces transformations vont sûrement se poursuivre. Ainsi, la nourriture devenant plus facile à mastiquer, les mâchoires s'atténueront progressivement, au profit du front, qui abrite le lobe frontal (partie du cerveau, associée à l'intelligence, qui s'est le plus développée). Le crâne continuera aussi de s'arrondir de sorte que le centre de gravité de la tête se rapprochera de celui de la colonne vertébrale. En effet, la tête étant actuellement placée trop vers l'avant du corps (d'où les fréquents maux de cou), elle tend de plus en plus à se centrer.

Un sourire à 28 dents:

Il y a quelques millions d'années, nos ancêtres avaient 44 dents, tandis qu'aujourd'hui nous n'en comptons que 32. Les experts croient que nos troisièmes molaires, les fameuses dents de sagesses, disparaîtront au cours des 100 000 prochaines années, si, autrefois, celles-ci servaient à broyer les morceaux de viande provenant des carcasses d'animaux, elles n'ont plus vraiment d'utilité de nos jours. Les dentistes affirment d'ailleurs que leur éruption se fait de plus en plus tardivement et qu'elles ont de moins en moins de place pour pousser. Chez bien des gens, elles n'arrivent plus à percer la gencive et restent enclavées. Aussi se peut-il fort bien que le terrien du futur ne possède que 28 dents.

Un bipède mieux adapté:

Bipède depuis seulement trois millions d'années, l'homme ne s'est pas encore parfaitement adapté à la station verticale (d'où les maux de dos, les problèmes de genoux, les fausses couches, les varices, les hernies, etc). Si l'acquisition de la bipèdie s'est faite en deux grandes étapes, l'une, il y a environ trois millions d'années, lorsque les australopithèques ont commencé à se déplacer sur deux pieds et l'autre, il y a deux millions d'années, lorsque Homo erectus a adopté la station debout, il ne faut pas exclure, pour l'avenir, de nouvelles transformations génétiques qui feraient de l'homme un bipède "parfait". Depuis quelques siècles, on a noté un raccourcissement de l'astragale (un petit os du pied qui s'articule sur le tibia), un renforcement du gros orteil (celui-ci n'a cessé de grossir) et une diminution de la taille du petit orteil (les scientifiques croient d'ailleurs qu'il finira par disparaître complètement). Il se peut fort bien que cette adaptation à la station debout entraîne d'autres modifications, notamment le renforcement de la colonne vertébrale, la disparition du coccyx (ce dernier est un vestige de la queue de nos ancêtres et existe encore sous cette forme chez l'embryon) et amélioration de la circulation sanguine.
 

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